Une théologie de la libération dans une Eglise libérée.
O. INTRODUCTION
L’Evangile de Jésus christ est un message de liberté et une force de libération. Cette vérité, a fait objet depuis un certain temps, d’une réflexion des théologiens dans une perspective nouvelle qui est par elle-même riche des promesses, à savoir la théologie de la libération. En effet, depuis le lancement de ce mouvement de la théologie de la libération par l’épiscopat latino-américain, les discussions n’ont cessé d’être vives au sein d’une Eglise libérée par le Christ lui-même. Mais la grande question qui surgissait et qui surgit encore c’est celle de savoir qui doit libérer aujourd’hui à la suite du Christ et qui doit être libéré. La réponse à cette question est merveilleusement donnée par le document conciliaire, Gaudium et Spes, avec sa fameuse boutade « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses… ». C’est dans ce cadre que s’inscrit la théologie de la libération lancée en 1968 en Amérique latine ; en vue de lutter pour la justice dans le monde, de la liberté et la libération des autres aspects de l’homme auxquels nous invite l’Evangile. Cette instruction de Ratzinger se rattachait à certaines encycliques et exhortations apostoliques où la question de la liberté, de la libération, de la justice, et du développement a été longuement débattue en faveur de l’homme. Il s’agissait d’abord de Mater et Magistra en 1961, Pacem in Terris en 1963, pour Jean XXIII ; de Gaudium et Spes en 1965 pour le Vatican II, ensuite Populorum progressio en 1967, Evangelii Nuntiadi en 1975, pour Paul VI ; enfin Redemptor hominis en 1979 et Laborem Exercens en 1981, pour Jean-Paul II. Ainsi, le cardinal Ratzinger élargissait les perspectives en les situant à un niveau de théologie fondamentale. Cela permettait à la congrégation pour la doctrine de la foi, de rééquilibrer et de préciser de divers points qui faisaient problèmes dans le mouvement de la théologie de la libération. Nous sommes là, disait-il, dans la théologie fondamentale pour une grande part. Le texte de son instruction, ne visait pas un continent particulier, comme l’Amérique latine, il s’adressait à tous les continents et pays où la question de la liberté humaine pourrait être discutée. La question traitée par Ratzinger, était celle de la défense de la liberté humaine et de l’examen du processus de la libération. Il rappelait constamment que la dimension première de la libération c’est une œuvre du salut et de la rédemption. Et là, se situe aussi la question de la doctrine sociale de L’Eglise, pour éclairer la praxis chrétienne dans la société. Ceci étant, notre analyse va chevaucher sur six points ; à savoir :
I. Le fondement théologique de l’homme
Crée à l’image de Dieu, la personne humaine est sacrée, par conséquent sa dignité est inviolable (Gn 1,26-27). Et pour tant, cette dignité est aujourd’hui bafouée et méprisée par des multiples oppressions culturelles, sociopolitiques et économiques. Il suffit d’ouvrir les yeux et le cœur pour en saisir la teneur, « le scandale des criantes inégalités entre riches et pauvres, qu’il s’agisse des inégalités entre pays riches et pays pauvres ou des inégalités entre couches sociales à l’intérieure d’une même nation. D’un côté on a atteint l’abondance, jamais vu jusqu’ici qui favorise le gaspillage, de l’autre côté on vit encore dans un état d’indigence marqué par la privation des biens de stricte nécessités de sorte qu’on ne compte plus le nombre de victimes de la malnutrition ».[i] En effet, c’est l’homme qu’il faut sauver dans ses droits fondamentaux. C’est lui pour qui l’Eglise avait reçu la mission. C’est ainsi que le Christ dira : « ce que vous avez fait à ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 45). Il ajoutera que : « j’ai été nu, vous ne m’avez pas habillé, j’étais en prison, vous ne m’avez pas visité, j’avais faim, vous ne m’avez pas donné à manger, et j’étais malade, vous ne m’avez pas soigné… » (Mt 25, 42-44). Ces paroles du Christ, précisent sans doute, la valeur théologique et fondamentale de l’homme de par sa création. De ce fait, la reconnaissance effective de la dignité de chaque être humain est à la fois une exigence et urgence pour tout disciple du Christ. Sur ce, l’Eglise doit être avec l’homme, consciente de ses faiblesses et de ses possibilités, de son évolution aussi, et faire tout ce qu’elle peut pour que l’homme vive selon sa vraie dignité. Car, disait Jean-Paul II, « le destin de l’homme est lié au Christ. L’Eglise en est donc responsable. Elle ne peut prétendre suivre le Christ, si elle ne marche sur sa route avec les hommes »[ii]. Par ailleurs, la lutte en faveur des droits fondamentaux et inaliénables de l’homme, doit être engagée avec une foi sincère et une charité à la manière de l’Evangile. Cela nécessite aussi une collaboration avec toutes les personnes de bonne volonté, pour sauver l’homme victime des méfaits du monde actuel. Il faut aussi, et nécessairement une théologie en situation, c’est-à-dire une théologie qui doit faire face aux méandres actuels que traverse l’homme, afin de donner une réponse concrète aux défis du moment avec une théologie du temps. Cette théologie, nous la supposons, est celle de la libération exaltée par l’épiscopat latino-américain en faveur de la liberté et de la dignité de l’homme.
II. La liberté et la libération
La quête de la libération et l’aspiration à la libération, sont parmi les principaux signes de temps du monde contemporain ; et elles ont leur racine première dans l’héritage du christianisme. En sus, « en révélant à l’homme sa qualité de personne libre appelée à entrer en communion avec Dieu, l’Evangile de Jésus-Christ a suscité une prise de conscience des profondeurs jusque là, insoupçonnées de la liberté humaine »[iii]. Sous cette référence à l’Evangile, l’histoire des siècles récents en occident demeure incompréhensible. Cette question de la liberté et de la libération, a une portée œcuménique évidente. Et elle est d’ordre du patrimoine traditionnel des Eglises et des communautés ecclésiales. De ce fait, la pensée de Ratzinger porte de l’aide au témoignage et à l’action de tous les disciples du Christ appelés à répondre au grand défi de notre temps. Au demeurant, « la conscience de la liberté et de la dignité de l’homme jointe à l’affirmation des droits inaliénables de la personne et des peuples, est une des caractéristiques majeures de notre temps. Or la liberté exige des conditions d’ordre économique, social, politique et culturel, qui rendent possible son plein exercice »[iv]. C’est dans ce contexte que se situent les aspirations à la liberté et à la libération ; car, l’homme n’est pas seulement que spirituel, il est aussi social et politique. Comment peut-il devenir libre ou accéder à la liberté, s’il est socialement déchiré et politiquement maltraité ? C’est ici que règne la confusion entre la théologie de la libération et l’engagement politique du clergé. Toutefois, cette confusion peut être révolue, pour la simple raison que la dichotomie entre Dieu et l’homme, a été abolie dans le mystère de l’incarnation. Voilà pour quoi l’Eglise du Christ fait siennes ces aspirations, tout en exerçant son discernement à la lumière de l’évangile qui est par sa nature même un message de la liberté et de la libération. De là, « le mouvement de la libération s’est fixé un but politique et social. Il devait mettre fin à la domination de l’homme sur l’homme et promouvoir l’égalité et la fraternité de tous les hommes. La formulation des droits de l’homme signifie une conscience plus vive de la dignité de tous les hommes. Par comparaison avec les systèmes de dominations antérieures, les gains de la liberté et de l’égalité dans de nombreuses sociétés indéniables »[v]. Par ailleurs, l’expression « théologie de la libération », désigne d’abord une préoccupation privilégiée, génératrice d’engagement pour la justice, portée aux pauvres et aux victimes de l’oppression. A partir de cette approche, on peut distinguer plusieurs manières de concevoir la signification chrétienne de la pauvreté et le type d’engagement pour la justice qu’elle requiert. Sinon, il est à reconnaitre que, comme tout mouvement d’idées, « les théologies de la libération » recouvrent des positions théologiques différentes. Prise en charge en elle-même, l’expression théologie de la libération est une expression pleinement valable : « elle désigne alors une réflexion théologique centrée sur le thème biblique de la libération et de la liberté sur l’urgence des incidences pratiques »[vi]. Il faut noter en effet que, la rencontre entre l’aspiration à la libération et les théologies de la libération, n’est pas un hasard. Elle a une signification correctement comprise à la lumière de la spécificité du message de la révélation, authentiquement interprété par le magistère de l’Eglise.
III. Perspectives bibliques de la théologie de la libération
La théologie de la libération est une interpellation, mais aussi une invitation aux théologiens d’approfondir certains thèmes bibliques essentiels, dans la préoccupation des questions graves et urgentes que posent à l’Eglise l’aspiration contemporaine à la libération ainsi que les théologies de la libération qui lui font, plus ou moins fidèlement, écho. Et « il n’est pas possible d’oublier un seul instant les situations de détresses dramatiques où jaillit l’interpellation lancée aux théologiens »[vii]. Le Christ, notre libérateur, nous a libérés du péché et de la servitude de la loi et de la chair, qui est la marque de la condition de l’homme pécheur. C’est donc la vie nouvelle de grâce. Cela signifie que la servitude la plus radicale est la servitude du péché. Les autres formes de servitudes trouvent donc dans la servitude du péché leur ultime racine ; « c’est pour quoi la liberté au sens chrétien plénier, caractérisée par la vie dans l’Esprit, ne saurait confondue avec la licence de céder aux désirs de la chair »[viii]. En conséquence, les théologiens de la libération, font largement état du récit de l’événement fondamental dans la formation du peuple élu. Car, il est la libération de la domination étrangère, mais aussi de la servitude. Il faut indiquer que la signification spécifique de l’événement lui vient de sa finalité parce que cette libération est ordonnée à la fondation du peuple et au culte de l’Alliance célébré au mont Sinaï (Ex. 24). Une telle libération n’est pas purement de nature politique, il est significatif et remplacé par le terme rédemption. C’est à l’événement de l’Exode qu’on se réfère quand, après la ruine de Jérusalem et l’exil à Babylone, on entre dans l’espérance d’une nouvelle libération et à l’attente d’une libération définitive. Dans cette expérience Dieu est reconnu comme libérateur. Il conclura avec son peuple une nouvelle Alliance, marqué par le don de l’Esprit et la conversion des cœurs ; « dans ce contexte, la détresse, n’est pas purement et simplement identifiée à une condition sociale de misère ou celle de qui subit l’oppression politique. Elle enveloppe encore l’hostilité des ennemis, l’injustice, la mort, et la faute »[ix]. D’ailleurs, durant toute la traversée du désert, le Seigneur n’a cessé de pourvoir à la libération et à la purification spirituelle de son peuple. Si nous descendons dans la logique de l’Ancienne Alliance, on remarquera que les prophètes n’avaient cessé de rappeler avec une singulière ferveur, les exigences de la justice et de la solidarité, et de porter un jugement extrêmement sévère sur les riches qui oppriment les pauvres. Ils prenaient la défense de la veuve et de l’orphelin, ils proféraient des menaces contre les puissants : l’accumulation des iniquités ne peut que conduire à des terribles châtiments. Cela veut dire que « la fidélité à l’alliance ne se conçoit pas sans la pratique de la justice. La justice à l’égard de Dieu et la justice à l’égard de l’homme sont inséparables. Notre Dieu est à la fois défenseur et libérateur »[x]. De ce fait, les exigences de l’Ancien testament, ont été accomplies et radicalisées dans le Nouveau Testament, plus précisément avec le discours des béatitudes sur la montagne. Il s’agit à ce sujet, du commandement de l’amour fraternel étendu à tous les hommes pour fournir ainsi la règle suprême de la vie sociale.
IV. Théologie et Droits humains
La mission du Christ sur terre était de faire de faire de tous les hommes les enfants de Dieu et de les arracher sous la torture du péché et de toute oppression. Voilà pour quoi, au début de sa mission il commence par présenter son plan d’action, en disant : « ma nourriture est de faire la volonté de mon père »( ), et voulant donner les détails de son plan d’action, il dira : « l’Esprit du seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction, il m’envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, rendre la liberté aux opprimés et proclamer une année de grâce du Seigneur »( Luc 4,18-20). Au regard de cette lourde, aucune théologie, quelle qu’elle soit, ne peut se dépasser de la question des droits de la personne créée à l’image de Dieu. Déjà dans l’Ancienne Alliance, nous avons vu comment les prophètes se soulevaient contre les acteurs de l’injustice sur les faibles. La mission de Moise en Egypte pour la libération d’Israël, n’avait d’autre but que celui de préserver les droits et la dignité du peuple israélite qui était sous l’oppression esclavagiste (Ex. 3, 7-10). Ce souci des droits humains par la théologie, est clairement exprimé aussi dans le cinquième commandement du décalogue ; à savoir ne tuez point (Mc 10,19). L’homme, c’est une route de l’Eglise tracée par le Christ lui-même, disait le Bienheureux Jean-Paul II (Rédempteur de l’Homme, n°14, §3). Ainsi donc, toute recherche et tout enseignement théologique, doivent être faits en faveur de l’homme. Et l’Eglise doit être gardienne de ces droits ; « l’homme, ajoutait Jean-Paul II, est gravement menacé dans la société actuelle. L’Eglise doit dialoguer avec tous les hommes de bonne volonté, et elle doit s’engager pour que soit restauré l’authentique progrès de l’homme. Voilà les interrogations des hommes, qu’ils en soient conscients ou non. Elles doivent être aussi les interrogations de l’Eglise. Elle doit considérer, en effet, le problème de l’avenir de l’homme sur cette terre, comme un élément primordial et essentiel de sa mission »[xi]. La théologie, ou mieux le théologien, ne peut pas laisser se développer les injustes inégalités entre les hommes et les peuples. Ces inégalités doivent obliger les chercheurs en théologie de remettre en question l’organisation de la société actuelle qui frustre d’immenses portions de l’humanité de ce à quoi elles ont droit. Pour sauver l’homme dans une telle société, il faudra des innovations hardies et créatives. A cet effet, l’inventivité dont parle Mr l’abbé Léonard Santedi, devient une urgence. La théologie actuelle se trouve en face d’un drame dont l’ampleur ne peut laisser personne indifférent. Sur ce, Henri Bouillard renchérissait cette idée en disant : « le rôle du théologien, sa responsabilité d’Eglise la plus spécifique à l’heure actuelle, consiste précisément à porter, jusque dans sa spécialisation la plus poussée, cette question de Dieu et cette idée de l’homme qui accompagnent sa propre expérience humaine dans toutes ses dimensions »[xii]. Les droits de la personne humaine, créée à l’image de Dieu, doivent être protégés par tous les disciples du Christ et tout théologien. Car, c’est la lumière de la foi qui fournit à la théologie ses principes. Le constat est que tout le monde prétend servir l’homme, or on voit partout de graves violations de ses droits les plus fondamentaux. Notre siècle est jusqu’ici un siècle de grands désastres pour l’homme ; beaucoup d’Etats reconnaissent en théories les droits de l’homme, mais en pratique ils n’en font pas attention. Le peuple de Dieu se trouve ainsi privé des moyens pour maitriser lui-même son propre destin[xiii]. C’est en connaissance de ces méfaits que le magistère de l’Eglise rappelle aux théologiens leur rôle dans leur recherche et leur enseignement. L’Eglise à ce sujet, enseigne toujours à ses fidèles que le devoir d’agir pour le bien commun est une exigence chrétienne, et elle en rappelle aussi à l’Etat que le devoir fondamental du pouvoir est la sollicitude pour le bien commun de la société. Ainsi donc, la théologie de la libération se présente comme un plaidoyer en faveur des droits humains. Toutefois, le magistère de l’Eglise en proposé quelques orientations en qualités des garde-fous, pour permettre aux théologiens de la libération de ne pas s’éloigner de l’objectif et de la doctrine de l’Eglise.
V. La Position du magistère et les orientations
Il a été mis en garde certaines déviations de la théologie de la libération par le magistère de l’Eglise. Mais cette mise en garde ne peut pas être considérée comme une approbation qui serait donnée à ceux qui contribuent au maintien de la misère des peuples, à ceux qui en profitent, à ceux qui en prennent leur parti ou à ceux que cette misère laisse indifférents. L’Eglise, guidée par l’Evangile de la miséricorde et par l’amour de l’homme, entend la clameur pour la justice et veut y répondre de toutes ses forces ; « tous les prêtres, religieux (ses) et les laïcs qui, à l’écoute de la clameur pour la justice, veulent travailler à l’évangélisation et à la promotion humaine, le feront en communion avec leurs évêques, et avec l’Eglise, chacun dans la ligne de sa vocation ecclésiale spécifique »[xiv]. En effet, conscients du caractère ecclésial de leur vocation, les théologiens doivent collaborer loyalement et en esprit de dialogue avec le magistère de l’Eglise. Ils doivent reconnaitre dans le magistère le don du Christ à son Eglise ; et doivent accueillir sa parole et ses directives avec un respect filial. La théologie de la libération doit avoir pour piliers indispensables : la vérité sur l’Eglise, la vérité sur l’homme et sa dignité. C’est à la lumière des béatitudes, et d’abord de la béatitude des pauvres de cœur que l’Eglise, qui veut être dans le monde entier l’Eglise des pauvres, entend servir la noble lutte vérité et pour la justice. Elle s’adresse à chaque homme, et pour cette raison à tous les hommes. Elle conduit à tenir compte de chaque réalité humaine, de chaque injustice, de chaque tension, de chaque lutte. Ainsi, « une défense efficace de la justice doit s’appuyer sur la vérité de l’homme, crée à l’image de Dieu et appelé à la grâce de la filiation divine. La reconnaissance de la relation vraie de l’homme à Dieu, constitue le fondement de la justice en tant qu’elle règle les rapports entre les hommes. C’est la raison pour laquelle le combat pour le droit de l’homme que l’Eglise ne cesse de rappeler, constitue l’authentique combat pour la justice »[xv]. La vérité de l’homme exige que le combat soit mené par les moyens vraiment conformes à la dignité de l’homme. La violence engendre la violence et détruit l’homme. Elle bafoue par conséquent, la dignité de l’être humain crée à l’image de Dieu. L’enseignement de L’Eglise en matière sociale apporte de grandes orientations éthiques ; mais pour qu’il puisse guider directement l’action, il réclame des personnalités compétentes sur le plan scientifique, technique et politique.
Conclusion
Au terme de notre analyse, il sied de rappeler que l’Instruction sur la liberté chrétienne et la libération de Ratzinger, traite la question de la défense de la liberté humaine et examine le processus de la théologie de la libération qui a été lancée en 1968 par l’épiscopat latino-américain. En effet, la théologie de la libération se veut un plaidoyer et une lutte en faveur de la justice et des droits humains. Parce que l’être humain est sans doute lésé dans la société actuelle et ses droits méconnus. Ainsi donc, les disciples du Christ, sachant que l’homme créé à l’image de Dieu est sacré et inviolable, doivent le défendre pour qu’il retrouve son image authentique de l’enfant de Dieu, à l’instar des prophètes de l’Ancien Testament qui avaient lutté pour les droits des pauvres et des opprimés. Il appartient cependant, aux disciples du Christ d’accomplir cette tâche en communion avec leurs évêques et l’Eglise. Toutefois, le magistère de l’Eglise avait mis en garde certaines déviations de la théologie de la libération, en leur demandant de ne pas s’éloigner de l’objectif et de s’engager toujours à la lumière de l’Evangile. L’Eglise, étant libérée par le Christ lui-même, doit rester gardienne et libératrice de l’homme dans la société actuelle.
[i] Cardinal Joseph RATZINGER, Instruction sur la liberté et la libération, Rome, Edition du centurion, 1986, p.66.
[ii] JEAN-PAUL II, Rédempteur de l’homme, n°14.
[iii] Cardinal Joseph RATZINGER, Op. Cit., p. 6.
[iv] Ibid., p.3.
[v] Ibid. P.7.
[vi] Ibid., p.68.
[vii] Ibid.
[viii] Ibid., p.70.
[ix] Ibid.
[x] Ibid.
[xi] JEAN-PAUL II, Op. Cit., N°15.
[xii] BOUILLARD Henri, Le point théologique, Paris, Beauchesne, pp.195-196.
[xiii] Frère BILO Donat, Discours d’adresse à la messe des prémices au prénoviciat Béthanie sss, Kinshasa, le 20/07/2008.
[xiv] Cardinal Joseph RATZINGER, Op. Cit. 89.
[xv] Ibid., p.90.